Je crois en un seul Seigneur : méditation sur Philippiens 2.5-11 – Jean-Philippe Bru

Conférence théologique annuelle à Aix-en-Provence

Le 15 mars 2025 nous organisons une conférence à la faculté. À l’occasion du 1700ème anniversaire du Concile de Nicée, nous avons décidé de consacrer cette journée à cet évènement. Jean-Philippe Bru, professeur de théologie pratique, nous propose un aperçu de la méditation d’introduction qu’il va nous apporter : je crois en un seul Seigneur, sur la base de Philippiens 2 versets 5 à 11.

L’hymne du Christ

Dans cette méditation introductive, nous allons nous pencher sur un texte-clé pour les pères de Nicée : Philippiens 2.5-11, parfois appelé l’hymne du Christ, parce qu’il nous parle de manière poétique de son existence « en forme de Dieu » et de son « égalité avec Dieu », deux arguments de poids contre la conception arienne. Un troisième argument est le titre de Seigneur (Kurios) qui lui est attribué à la fin de l’hymne, un titre clairement divin dans ce contexte. Jésus-Christ nous est donc présenté comme n’étant pas différent de Dieu ni moins que Dieu mais comme étant toutefois différent de Dieu le Père.

Le grand renversement

La beauté de cet hymne ne réside pas dans le seul dévoilement de l’identité divine du Christ, mais dans le contraste établi entre sa gloire céleste préexistante et la condition terrestre qu’il a accepté d’assumer par amour pour nous. Non seulement il a pris une condition de serviteur, mais il est mort de la manière la plus ignoble qui soit, le supplice de la croix étant normalement réservé aux pires criminels et aux esclaves. Cette mort ignoble est pourtant le point de départ d’un grand renversement opéré par Dieu le Père en sa faveur : après avoir atteint le point le plus bas de l’existence humaine, il est élevé à la plus haute place, ce qui entraîne une louange universelle.