faculté de theologie
faculté de theologie

Comprendre la société contemporaine

par Oct 16, 2019Actualités, Yannick imbert

Ce semestre les étudiants en 2e et 3e année découvrent un nouveau cours intitulé « Comprendre la société contemporaine ». Dans ce cours d’apologétique j’ai un objectif pas très modeste. En 24 heures de cours je propose aux étudiants de survoler l’histoire de la pensée – de l’Antiquité grecque jusqu’à nos jours – en vue de discerner l’évolution philosophique et sociale qui nous a conduit jusqu’au monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. Le point de départ du cours est la philosophie grecque, à partir de laquelle nous progressons avec les étudiants en trois directions : la disparition de Dieu ; le sujet humain ; la société émotionnelle contemporaine.

Ce que nous découvrons dans le cours de ce semestre, c’est que l’histoire philosophique des derniers siècles nous conduit à une société qui va tout d’abord conduire à l’effacement de Dieu. Ce dernier est devenu petit à petit identique à la création. Cette dernière a été réduite à l’expression d’une machine complexe… machine dont les rouages peuvent être découverts à travers une bonne et saine entreprise scientifique. La science est ainsi devenue la seule manière légitime de connaître le monde. C’est ce que nous pouvons appeler le « scientisme ».

Ensuite, le monde contemporain a conduit à la fragmentation de l’être humain. Dans la vision grecque, se connaître soi-même, c’était pouvoir discerner l’état de son âme et trouver sa place dans un cosmos structuré autour de plusieurs sphères, notamment la famille, la société, et les dieux. Au cours de l’évolution de la société, l’individu a petit à petit été séparé des autres dimensions de l’existence. Ce qui compte, c’est l’individu, isolé des autres êtres humains, et aliéné du monde dans lequel il vit. Seul au monde, l’humain est devenu autonome et se trouve forcé de déterminer lui-même ce qu’il est… quitte à construire des chimères, ou proposer des visions impossible d’un humain-machine – comme dans le transhumanisme.

Enfin, l’être humain, créé tout entier en tant qu’image de Dieu, a été réduit à l’une de ses dimensions. Tout d’abord identifié à sa capacité rationnelle, l’individu humain est désormais plus ou moins assimilé, définit, par ses émotions. L’individu est un « être émotionnel ». Tout y est réduit. Les conflits sont approchés premièrement comme un problème de gestion des émotions. Ce qui est « vrai » est essentiellement ce qui contribue à notre bien-être. Et Dieu nous appellerait, dans cette perspective, à découvrir notre « vrai potentiel ».

L’évolution de la pensée nous montre une chose : l’impossibilité d’être humain sans Dieu. Lorsque l’être humain essaie de penser sans Dieu, il ne peut qu’arriver à quelque chose de moindre que ce qu’il est en tant que créature à l’image de Dieu. C’est en Dieu seul, renouvelés à l’image de Christ, que nous pouvons être pleinement humains !

Ce cours sera disponible en cours à la carte, et à distance, à partir de septembre 2020… notez-le dans vos agendas !

.

Ouvrages recommandés pour ce cours :

John Carroll, Ego & Soul, Melbourne, Scribe Publications, 2008.

John Frame, A History of Western Philosophy and Theology, Phillipsburg, P&R, 2015.

Bob Goudzwaard et Craig G Bartholomew, Beyond the Modern Age: An Archaeology of Contemporary Culture, Downers Grove, Inter Varsity Press, 2017.

Roger Scruton, The Soul of the World, Princeton, Princeton University Press, 2016.

Nos actualités