Aujourd’hui, le 15 juin 2020, marque les vingt ans du passage dans la gloire de James Montgomery Boice (1938-2000), pasteur de Tenth Presbyterian Church, et dont notre chaire de théologie pratique porte le nom. Je n’ai jamais eu le privilège de rencontrer Jim Boice : lorsque je suis arrivé à Philadelphie pour mes études doctorales, cela faisait déjà cinq ans qu’un cancer avait emporté celui qui aavait marqué plusieurs générations de chrétiens.
Après des études en théologie à Princeton (Bachelor en théologie) et à Bâle (doctorat en théologie), Jim Boice, commença un long et fructueux ministère pastoral surtout connu par son engagement en vue de la proclamation de la bonne nouvelle. Son programme radio The Bible Study Hour et ses nombreux commentaires bibliques ont fait de lui un grand commentateur de la Bible.
Cet engagement radical à l’explication de la Bible a caractérisé le ministère de Boice, profondément convaincu de la suffisance et de l’autorité de la Parole vivante de Dieu. Cet engagement sans compromis ont conduit Boice à défendre l’inspiration et l’inerrance de la Bible, surtout lors de la première période de son ministère, alors qu’il servait avec la United Presbyterian Church. Cette affirmation de la dimension vraie et vivante de la Bible l’ont conduit à présider pendant plusieurs années le Conseil international sur l’errance biblique qui est à l’origine des Affirmations de Chicago sur l’inerrance biblique. C’est cet attachement à la proclamation de la Parole de Dieu, et son amour fidèle pour Christ qui attiré vers lui un large public de pasteurs et de laïcs.
Cette proclamation du message de la Bible n’était cependant pas le cœur de la foi et de la vie de Jim Boice. Sa passion était pour la personne et l’œuvre de Jésus-Christ, non pas comme une abstraction à proclamer, mais une réalité à vivre, une personne à l’image de qui Dieu nous transforme par son Esprit.
C’est ce qui me marque en particulier dans les commentaires de Jim Boice. A la maison, nous lisons en ce moment son commentaire en 4 volumes sur la lettre aux Romains. La radicale proclamation de la grâce en Christ chez Boice ne souffre aucune compromission. C’est pour Boice la seule espérance que l’être humain a de recevoir la vraie vie. Cette grâce répond à une vue tout aussi sans compromis du péché. Ce n’est que parce que ce dernier ne laisse aucun espoir que la grâce est la seule espérance. Celle-ci, une fois reçue, conduit à une vie réellement renouvelée. C’est une autre dimension forte de l’exposition de Boice : la sanctification n’est pas qu’un mot, c’est une vie imprégnée de la présence de Dieu qui désire ardemment se conformer à sa bonté et à sa volonté.
Lorsque Jim Boice entraîne son Église à se joindre à la Presbyterian Chruch in America, une dénomination plus orthodoxe, en 1982, son ministère restera concentré sur la proclamation du Christ révélé dans la Bible. Celle-ci s’intensifiera même avec la multiplication de ses ouvrages (plus d’une cinquantaine), et de sa participation à la création de plusieurs œuvres.
En 1974, Jim Boice lança la Conférence de Philadelphie sur la théologie réformée en 1974, beaucoup pensaient que cette conférence ne durerait pas. Une conférence de théologie ? De théologie réformée ? Mais Jim Boice était convaincu que la théologie réformée, bien comprise et exposée, était la mieux placée pour exposer la richesse et radicalité de la grâce révélée dans la Bible. Cette conférence attire maintenant plusieurs milliers de personnes tous les ans ! Quelle témoignage de la riche providence de Dieu !
Dix ans après, en 1994, Boice a contribué, avec Michael Horton, a fonder l’Alliance des évangéliques confessants, qui continue encore son œuvre. Cela montre aussi une autre dimension du ministère de Jim Boice : son attachement et son amour de l’Église, le corps de Christ, ce peuple que Dieu appelle à l’unité. Cela aussi, ce fut l’une des grandes motivations de Boice.
Je n’ai jamais eu le privilège de rencontrer Jim Boice. Cependant, j’ai celui de connaître son épouse, Linda, qui reflète pour moi ce même attachement à la grâce et à l’amour de Christ. Dans la simplicité de sa présence, elle rend vivant le ministère de Jim Boice. En ce jour qui marque les vingt ans de la disparition de James M. Boice, dans notre histoire humaine, je rends grâce à Dieu pour l’exemple d’une vie fidèle au Dieu de Jésus-Christ, consacrée à la grâce du pardon, et motivée par la gloire de Dieu et l’unité de son peuple.
Je prie que Dieu continue de nous donner de tels exemple de vie et de piété.
Lire aussi :
« Honoring the Legacy of James Boice, » Alliance of Confessing Evangelicals.
« A Tribute to Dr. James Montgomery Boice, » The Huguenot Fellowship.
« In Memoriam, James Montgomery Boice (1938-2000), » Reformation 21.